Faites connaître cet article à vos amis:
Le Crime Des Riches
Jean Lorrain
Le Crime Des Riches
Jean Lorrain
Publisher Marketing: Extrait: -Il y a pis que la peur de mourir: il y a l'horreur de vivre. Vous ne soupconnez pas quelles agonies tragiques haletent parfois dans le luxe apparent de ces somptueuses villas! Tout en Cecile ausant nous etions, Maxence et moi, descendus jusqu'au haut de la promenade des Anglais. Nous avions depasse le troisieme etablissement de bains etabli presque devant l'avenue Victor-Hugo, et avions atteint le pont Magnan. La finit le glorieux alignement des grands hotels cosmopolites et des villas princieres; la promenade des Anglais bifurque et devient, a gauche, une route de banlieue suburbaine bordee de guinguettes et de murs de jardins; a droite, un simple bord de mer longe de cultures maraicheres et plante de cahutes de pecheurs. Le paysage est lepreux et hostile, enfarine d'un perpetuel halo de poussiere soulevee par les automobiles, et la courbe harmonieuse de la baie des Anges ne rachete pas l'aprete du decor. Face en arriere, au contraire, c'est le merveilleux panorama de Nice indolemment couchee au pied de ses montagnes et deroulant, comme une echarpe molle, la ligne de ses toits jusques au Mont-Boron. Par les temps clairs la pointe du cap Ferrat y apparait, entamant de son eperon verdatre le bleu moire du large. Nous faisions demi-tour et redescendions sur la jetee-promenade. -Oui, il y a pis que la peur de mourir. Si vous saviez quels drames de chair et d'ames, quels interets et quelles affreuses convoitises derobent parfois aux regards ces somptueuses facades, quels grotesques desespoirs aussi! Ce Nice est une mine inepuisable d'histoires. Quelques-unes, si bien gardees qu'elles soient par l'epaisseur des murailles, neanmoins transpirent et finissent par tomber dans le domaine public. Egalement disponible au format numerique. Contributor Bio: Lorrain, Jean Journaliste le mieux paye de Paris, Jean Lorrain, alias Paul Alexandre Martin Duval (1855-1906), aime la fete, le travestissement, le scandale. Celui qu'on appelle le fanfaron du vice frequente le tout-Paris des arts, des lettres et du demi-monde, devient l'ami de Sarah Bernhardt et d'Yvette Guibert, mene une vie desordonnee. Ses provocations lui vaudront proces et duels (dont l'un, au pistolet, contre Marcel Proust en 1897). Mais Jean Lorrain n'est pas seulement un chroniqueur dont on redoute la plume mechante. Venu de Normandie comme Maupassant (qu'il croisa dans son enfance), Jean Lorrain est, avec lui, le grand nouvelliste de son temps. Realistes ou fantastiques, ses recits decrivent un monde interlope (prostitution et inversion), gagne par l'ennui, avide de stupefiants et de perversions de tout style. Mettant en scene des figures decadentes qui doivent beaucoup a Barbey d'Aurevilly ("Monsieur Bougrelon, " 1897) et a Huysmans ("Monsieur de Phocas", 1901), ses romans cultivent les fleurs morbides de l'esprit fin de siecle. Les editions Mille et une nuits ont publie, en 2002, "Contes d'un buveur d'ether".
Médias | Livres Paperback Book (Livre avec couverture souple et dos collé) |
Validé | 16 mars 2015 |
ISBN13 | 9781508871569 |
Éditeurs | Createspace |
Pages | 272 |
Dimensions | 127 × 203 × 15 mm · 272 g |